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24 janvier 2011

Info

Après "Le monde selon Monsanto" Marie-Monique Robin récidive : "Notre poison quotidien" - le 15 mars a 20h40 sur ARTE
Le même jour son livre éponyme sera dans les librairies ainsi que le DVD.
Elle a réalisé une longue enquête qui l'a conduite dans six pays européens (France, Italie, Allemagne, Suisse, Grande Bretagne, Danemark), aux Etats Unis, au Canada, au Chili, et en Inde.
Pourquoi cette enquête? Laissons la parole à l'auteure :
"Depuis sa création au début du XXème siècle la firme n'a cessé de cacher la haute toxicité de ses produits, je me suis posé trois questions:
    - Est-ce que le comportement de Monsanto constitue une exception dans l'histoire industrielle?
    - Comment sont réglementés les 100 000 molécules chimiques qui ont envahi notre environnement depuis la fin de la seconde guerre mondiale?
    - Y-a-t il un lien entre l'exposition à ces produits chimiques et "l'épidémie de maladies chroniques évitables" que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a constaté surtout dans les pays dits "développés" ( les termes que j'ai mis entre guillemets sont ceux utilisés par l'OMS)?
Consciente que le champ d'investigation était très vaste, j'ai décidé de ne m'intéresser qu'aux seuls produits chimiques qui entrent en contact avec notre chaîne alimentaire du champ du paysan (pesticides) à l'assiette du consommateur (additifs et plastiques alimentaires).
    Avant d'entreprendre mon nouveau tour du monde, j'ai réalisé un long travail de recherche préparatoire qui a consisté à lire de nombreux livres (une centaine, essentiellement anglophones), rapports, études scientifiques et j'ai rencontré des experts (toxicologues, biologistes, représentants des agences de réglementation) , soit directement lors de rendez-vous personnels ou lors de colloques spécialisés. J'ai aussi consulté les archives d'organisations internationales comme l'OMS ou le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) qui dépend de la première.
Marie-Monique  Robin

Et pour illustrer :
la "Recette de la tarte aux cerises" (d'après Claude Bourguignon)
"La Farine
- Les grains de blé ont été enrobés d’un fongicide avant semis. Pendant sa culture, le blé a reçu de deux à six traitements de pesticides selon les années, un traitement aux hormones pour raccourcir les tiges afin d’éviter la verse et une dose importante d’engrais : 240kg d’azote, 100kg de phosphore et 100kg de potassium à l’hectare. Dans le silo, après récolte, les grains sont fumigés au tétrachlorure de carbone et au bisulfite de carbone puis arrosés au chlopyriphosméthyl. Pour la mouture, la farine reçoit du chlorure de notrosytel. Puis de l’acide ascorbique, de la farine de fève, du gluten et de l’amylase.
La Poudre Levante
- Elle est traitée au silicate de calcium et l’amidon est blanchi au permanganate de potassium.
Les Corps Gras
- Ils reçoivent un antioxydant comme l’hydroxytoluène de butyle et un émulsifiant type lécithine.
Histoire de la crème
- Les œufs proviennent d’un élevage industriel où les poules sont nourries aux granulés contenant des antioxydants (E300 à E311), des arômes, des émulsifiants comme alginate de calcium, des conservateurs comme l’acide formique, des colorants comme la capsanthéine, des agents liants comme le lignosulfate et enfin des appétants pour qu ’elles puissent avaler tout ça comme l’acide cholique et une enzyme pour retirer le sucre du blanc.
Le lait
- Il provient d’un élevage industriel où les vaches reçoivent une alimentation riche en produits chimiques : des antibiotiques comme le flavophospholipol (E212) ou le monensin-sodium (E714), des antioxydants comme l’ascorbate de sodium (E301), l’alpha-tocophérol de synthèse (E307), le buthyl-hydrox-toluène (E321) ou l’éthoxyquine (E324), des émulsifiants comme l’alginate de propylène-glycol (E405) ou le polyèthylène glycol (E496), des conservateurs comme l’acide acétique, l’acide tartrique (E334), l’acide propionique (E280) et ses dérivés (E281 à 284), des composés azotés chimiques comme l’urée E801), ou le diurédo-isobutane(E803), des agents liants comme le stéarate de soduim, des colorants comme le E131 ou 142 et enfin des appétants pour que les vaches puissent manger tout cela comme le glutamate de sodium.
Les huiles
- Elles ont été extraites par des solvants comme l’acétone puis raffinés par l’action de l’acide sulfurique, puis lavage à chaud, neutralisées à la lessive de soude, décolorées au bioxyde de chlore ou au bicarbonate de potassium et désodorisées à 160°C avec du chlorure de zinc. Enfin, elles ont été recolorées à la curcumine.
La crème
- Une fois obtenue, elle reçoit des arômes et des stabilisants comme l’acide alganique (E400)
Histoire des cerises
- Les cerisiers, ont reçu pendant la saison entre 10 et 40 traitements de pesticides selon les années. Les cerises sont décolorées à l’anhydride sulfureux et recolorées de façon uniforme à l’acide carminique ou à l’érythrosine. Elles sont plongées dans la saumure contenant du sulfate d’aluminium et à la sortie elles reçoivent un conservateur comme le sorbate de potassium (E202). Elles sont enfin enduites d’un sucre qui provient de betteraves qui, comme le blé, ont reçu leur dose d’engrais et de pesticides. Le sucre extrait par décantation à la chaux et à l’anhydride sulfureux puis décoloré au sulfoxylate de sodium, puis raffiné au norite et à l’alcool isopropylique. Il est enfin azuré au bleu anthraquinonique.
Bon Appétit ! Maintenant vous êtes informé, vous savez dans quoi vous marchez."
Claude Bourguignon, ingénieur agronome français, ancien collaborateur de l'INRA connu pour ses travaux et expériences sur la microbiologie des sols. Fondateur du LAMS (Laboratoire d'Analyse Microbiologique des Sols) il travaille en France, mais aussi en Europe, en Amérique et en Afrique.

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